Découverte des Plumés, Mort du lieutenant

Le mâle brun s'étira sur sa litière. Il avait les muscles engourdis et le poil sale. Il se redressa et commença sa toilette. Après avoir rendu son apparence plus digne d'un chef, il réfléchit. De là où il était il pouvait apercevoir une certaine partie du camp : quelques chat allaient et venaient entre les tanières, d'autres discutaient par cette belle journée ensoleillée. La première. Le gargouillement de son ventre le tira de ses pensées. Honteux, il se leva et décida de mener une patrouille pour chasser.
Au passage, il put remarquer que l'hiver fut rude. Les os saillaient sous le pelage de beaucoup d'entre eux, et le tas de gibier était à peine rempli. Sachant sa décision bonne, il avança, serein.

Le retour de la patrouille avec Etoile de Velours : découverte des Plumés, du corps sans vie du lieutenant du Clan.

Pelage d'Or suivait les pas de son chef, arrivait dans sa tanière il s’assit doucement en attendant qu'Etoile de Velours prenne la parole. Il repensait aux paroles de celui-ci quelques minutes plus tôt... J'espère qu'aucun guerrier ou même pire chaton ou apprenti essaiera de chasser ces plumés, pensait-il un peu inquiet. enfin Etoile de Velours les a bien mis sur leurs gardes...
Le chef allait-il lui demander conseil au sujet de ces oiseaux ?
Pelage d'Or fixait son chef, devenant presque impatient mais, faisant mine du contraire.

Le chat soupira. Tant d’événements le même jour, tant de décisions à prendre !
Mais c'est le rôle d'un chef.
Il s'assit, comme le chat qui le précédait, et parla.
"Bien. Tout d'abord, merci d'avoir gardé pour toi le fait que nous sommes allés chasser mais que nous n'avons pas ramené de gibier; que nous sommes partis en courant -moi le premier- et que j'ai menti au clan.
Ensuite, il faut décider. Je pense qu'il faudra au moins un chat pour monter la garde au cas-où les bipèdes arriveraient, un autre pour aider les chats à s'enfuir s'ils sont trop lents et trois guerriers pour prendre les Plumés. Je sais, ça fait beaucoup de chats, mais je ne veux pas prendre des risques. Et aussi, les apprentis qui le voudront pourront monter la garde avec leur mentor durant l'une des expédition. Il ne faudra pas toujours compter sur ce gibier car quand ils n'en auront plus, les bipèdes n'en rachèteront pas forcément; ils pourraient poser des pièges pour nous empêcher d'attraper les oiseaux; et pour finir nous n'en prendront que deux toutes les trois lunes au moins. Les attaques ne doivent pas être trop fréquentes, ils pourraient user de leurs monstres pour détruire la forêt et trouver les animaux qui les dévorent -autrement dit, nous."
Il fit une pause dans ce long récit, et, une fois son souffle reprit, il reprit la parole avec une lueur de détermination et de tristesse dans le regard :
"Comme tu le sais, il faut que je choisisse un nouveau lieutenant... Le temps presse, mais jamais personne ne pourra le remplacer, jamais ! On ne pourra que le seconder; peut-être faire mieux que lui mais le lien qui nous unissait était unique...
Je pense que tu ferais un bon lieutenant."
Le corps frissonnant, il attendit une réaction du chat assit à côté de lui. Il regarda un instant le ciel, ferma les yeux et continua à s'expliquer, toujours les paupières closes :
"Tu es courageux, persévérant, tu me comprends et tu c'est agréable d'être en ta compagnie. Je suis sûr que tu feras de ton mieux pour le Clan. N'ai-je pas raison ?"
Il lui sourit et le regarda, amusé, taquin.

Pelage d'Or regardait son chef, stupéfait de ce qu'il venait d'entendre... Lui ? Lieutenant ? Ce n'était pas trop tôt ? ... C'est vrai que j'ai toutes ses qualités pensa t'il au fond de lui... Puis il réalisé la lourde charge qu'il aurait en acceptant cette offre des plus intéressantes... Puis repensant aux derniers mots de son chef, il lui lança un regard déterminé et répondit :
"Je ferais de mon mieux."
Puis il répondit au sourire de son chef et rappliqua doucement :
"Au sujet des plumés... Je suis d'accord et je me propose volontaire pour monter la garde en premier, pour être sûr qu'il n'y a aucun danger."

Convaincu, il lui répondit entre deux bâillements :
"Merci, j'accepte avec plaisir. Bien, allons annoncer la nouvelle au clan et ensuite reposons-nous. Demain, une longue journée nous attend."
D'un signe de queue, il invita le chat à sortir de la tanière pour aller écouter son annonce.
La décision qu'il avait prise à propos du lieutenant fut précipitée, il le savait; mais la nécessité l'emportait. C'est donc le cœur mi-léger mi-lourd qu'Etoile de Velours suivit le chat vers le promontoire.

Pelage d'Or pris un air sérieux et marcha doucement vers la sortie de la tanière, le soleil bientôt couché reflétait encore sur le pelage du mâle. Quelle journée ! se dit-il à lui même tout en lâchant un petit soupir intérieurement. Il bailla et se passa la pâte sur le museau. Son chef le suivait alors il pressa son pas vers le promontoire où quelques chats discutaient encore, des plumés ou peut être du lieutenant. Pelage d'Or leva la tête et le regard plein d'assurance il se hâta.

Etoile de Velours s'étira sur sa tanière, du bout du museau jusqu'à celui de la queue.
Voilà maintenant trois jours que Pelage d'Or était parti.
Peiné, il fixa ses pattes avant, étendues devant lui, et se redressa, soudain débordant d'énergie :
"Bon, ça ne peut pas durer comme ça !"
Il se précipita eus rle seuil de sa tanière, aperçu une guerrière sortir de son gîte, et l'appela :
"Regard d’Émeraude, vite, j'ai besoin de toi !!"
Peu de chats étaient déjà réveillés, et il fallait qu'il se dépêche. Il sortit enfin de sa tanière, le soleil faisant briller sa fourrure claire, et il commença à traverser le camp.
Nous reviendrons avant midi; si d'ici-là nous ne l'avons pas retrouvé, je nommerai un nouveau lieutenant.
Pensa-t-il, profondément peiné. Comment se faisait-il que son nouveau lieutenant soit parti ? La vie au Clan lui déplaisait tant que ça ?
Non. Les Plumés.
Ses pupilles se dilatèrent, et il comprit. Pendant sa mission pour aller chasser, Pelage d'Or n'avait amené aucun autre guerrier avec lui -Etoile de Velours l'avait compris, car ils avaient tous aidé au ravitaillement du camp ou à sa reconstruction-; voulant bien réussir, il y était quand même allé, imprudent comme un chaton malgré ses mises en garde !
Les bipèdes l'ont attrapé... Non ! Et s'il était... Mort !! non, il ne faut pas que je pense à ça; soyons optimistes !
Il commença à trottiner, surveillant que la guerrière le suivait bien, et s'enfonça dans la forêt au galop...

» La Mort du lieutenant...
» Une patrouille, la mort d'un lieutenant
» La rencontre avec les Plumés
» La Mort
» Le Lieutenant