Patrouille de chasse |Pv : Fleur de Coquelicots|

La guerrière roux sombre se réveilla peu après l’aube. Les yeux encore ensommeillés, elle parcourut du regard la tanière des guerriers. Quelques boules de fourrure se soulevaient à intervalles réguliers, profondément endormies. Visiblement, la patrouille de l’aube était partie. Elle se redressa, s’étira de tout son long et fit une toilette complète, histoire d’enlever tous les bouts de mousse qui s’étaient accrochés à son pelage pendant son sommeil. Dès qu’elle eût finit, elle se leva et sortit dans la clairière.

Le temps était doux, une brise légère caressait les arbres et des chants d’oiseaux se faisaient entendre nu peu partout dans la forêt. Une journée parfait pour la chasse. La guerrière regarda autour d’elle d’un air peu convaincu, puis se dirigea vers la pouponnière, où elle aimait discuter avec les reines, tout en jouant avec les chatons. Quand elle ressortit du buisson de ronces quelques temps plus tard, la clairière s’était remplie, des félins se déplaçaient en tous sens, transportant du gibier, regroupant des patrouilles…

Elle était sur le point de se porter volontaire pour aller chasser quand une silhouette musclée se dressa devant elle. Elle la reconnut un instant plus tard… c’était Pelage de Pluie, le guerrier avec lequel elle avait partagé son entraînement.

- Bonjour Fleur de Coquelicot, ça te dirait de venir chasser avec ou tu as quelques chose à faire ?

La jeune chatte posa ses yeux d’émeraude sur ceux du guerrier… la proposition tombait à pic.

- Depuis quand t’aimes chasser, toi ? demanda-t-elle en riant. Bien sûr que je viens avec toi, j’allais justement partir ! Les bois aux oiseaux, ça te dit ?

Fleur de Coquelicot émit un petit ronronnement et s’élança dans la forêt, sans même attendre la réponse du mâle gris. Elle était contente de chasser avec lui. Non seulement ils avaient le même âge, mais ils s’entendaient bien et elle aimait beaucoup parler avec lui. Et puis, question physique, c’est vrai que le guerrier n’était pas désagréable à regarder. Se maudissant pour cette pensée, Fleur de Coquelicot lança un regard joyeux à Pelage de Pluie, et s’élança entre les arbres aussi vite que ses pattes le pouvaient.

Les deux chasseurs arrivèrent rapidement dans le Bois aux Oiseaux. Il faisait plus frais sous le couvert des arbres, l’atmosphère était tout à fait agréable. Pelage de Pluie leva la tête pour humer les environs, puis parcourut les taillis du regard. Fleur de Coquelicot s’assit, prenant garde à ne pas le déranger. Dans un bruit d’ailes soyeux, un oiseau se posa à quelques longueurs de queues de là, ignorant la menace que représentaient les félins. Le mâle gris se plaqua au sol et avança vers sa proie. Un bond, une morsure, et il revient vers la femelle, un merle dodu entre les dents.

- Bravo ! ronronna-t-elle. Il a l’air d’avoir quelque chose sur les os, celui-là !

Elle aurait bien dévoré le gibier en quelques bouchées, mais elle savait bien qu’elle était en patrouille de chasse. La femelle aux yeux verts émeraude n’avait rien avalé depuis la veille au soir. Enfin, si ils trouvaient beaucoup de gibier rapidement, ils pourraient vite rentrer au camp… étrangement, elle n’avait pas très envie de partir d’ici, malgré la faim qui lui tenaillait le ventre. Elle se leva, donna un petit coup d’œil à Pelage de Pluie pour lui signifier que c’était maintenant à elle de chasser, et étudia les environs, à la recherche d’un fumet délicieux de volatil.

Derrière un épais buisson, un groupe de moineaux voletaient en cherchant des graines. Décidément, le Bois aux Oiseaux regorgeait vraiment de proies. Elle se baissa, avança à pas loup, ses pattes effleurant à peine le sol. Chaque fois que les oiseaux relevaient la tête, elle s’arrêtait. La traque continua quelques instants, puis elle sauta sur eux, d’un bond souple et précis. Elle assomma un moineau d’un coup de patte, avant de broyer la nuque à un autre. Le groupe s’envola, et, le temps que la femelle se retourne, sa première victime avait disparu. Elle cracha de frustration. Un seul moineau, c’était bien maigre. Elle entera sa proie non loin du merle de Pelage de Pluie. Sa bonne humeur habituelle ne tarda pas à reprendre le dessus. Les yeux pétillants, elle lui demanda :

- Ça te dit de monter là haut ?

Elle désigna les branches hautes d’un chêne imposant du bout de sa queue roux sombre. Se penchant vers le guerrier elle le poussa à coups de museau vers l’arbre avant de se reculer un peu, pour lui montrer qu’il serrait préférable qu’il monte en premier… vu qu’elle n’était pas excellente en escalade.