Le départ du lieutenant; son retour ...

Etole de Velours s'étira sur sa tanière, du bout du museau jusqu'à celui de la queue.
Voilà maintenant trois jours que Pelage d'Or est parti.
Peiné, il fixa ses pattes avant, étendues devant lui, et se redressa, soudain débordant d'énergie :
"Bon, ça ne peut pas durer comme ça !"
Il se précipita eus rle seuil de sa tanière, aperçu une guerrière sortir de son gîte, et l'appela :
"Regard d’Émeraude, vite, j'ai besoin de toi !!"
Peu de chats étaient déjà réveillés, et il fallait qu'il se dépêche. Il sortit enfin de sa tanière, le soleil faisant briller sa fourrure claire, et il commença à traverser le camp.
Nous reviendrons avant midi; si d'ici-là nous ne l'avons pas retrouvé, je nommerai un nouveau lieutenant.
Pensa-t-il, profondément peiné. Comment se faisait-il que son nouveau lieutenant soit parti ? La vie au Clan lui déplaisait tant que ça ?
Non. Les Plumés.
Ses pupilles se dilatèrent, et il comprit. Pendant sa mission pour aller chasser, Pelage d'Or n'avait amené aucun autre guerrier avec lui -Etoile de Velours l'avait compris, car ils avaient tous aidé au ravitaillement du camp ou à sa reconstruction-; voulant bien réussir, il y était quand même allé, imprudent comme un chaton malgré ses mises en garde !
Les bipèdes l'ont attrapé... Non ! Et s'il était... Mort !! non, il ne faut pas que je pense à ça; soyons optimistes !
Il commença à trottiner, surveillant que la guerrière le suivait bien, et s'enfonça dans la forêt au galop...

Pelage d'Or n'avait pas donné signe de vie de tout le trajet jusqu'au camp, il n'avait presque pas écoutait le discours de son chef, sur le promontoire, une seule chose le tourmenté : Q'allait-il se passait ensuite ? Il ne regrettait pas ses actes, il pensait juste que, alors qu'il était devenue lieutenant, un grade plus que rêvé, il avait tout gâché, mais il pensait quand même avoir était un bon lieutenant, même pour peu de jour...
Il releva la tête, croisant le regard de son chef, ses yeux persans le fixaient, attendant sa sentence, la réponse qui allait changé son destin...
Il ne pourra jamais comprendre ce que j'ai ressentis à ce moment là, tant qu'il na pas vécut ce que j'ai vécu avec cet étrange être, j'ai passait peu de jour avec ce bipède mais, j'ai compris une chose incroyable sur eux...
Il arrêta d'y pensait, pour ne pas trop se convaincre et regarda son chef, sans expression mais voulant dire tellement de chose, son pelage couleur or brillait.

Le meneur observait son second, le regard critique. Les chats de la forêt devaient être loyaux et prudents, mais le lieutenant lui-même n'avait été aucun des deux...Il soupira, et annonça sa décision :
"Pelage d'Or, je te faisais confiance. Je suis certain que tu as agi selon ton cœur et pour la bonne cause, mais tu as désobéit au code du guerrier; tu t'es mis en danger et tu nous a mis en danger.... pour un bipède ! ..."
Le chat couleur crème parlait difficilement, fatigué par les événements de la journée et par la décision qu'il devrait annoncer. Il continua :
"Dorénavant, tu ne devras plus t'aventurer seul dans la forêt; tu seras accompagné d'au moins deux guerriers, et tu ne devras t'approcher de la ville qu'à une distance respectable. Si je vois que tu ne respectes pas ces règles... la punition sera plus forte encore. Bien; maintenant, va te reposer. Demain, tu partiras avec la patrouille de l'aube."
Etoile de Velours tourna le dos au guerrier, tourna autour de sa litière, et s'assit dessus, attendant que le félin sorte de sa tanière. Rêveur, il pensait à Regard d’Émeraude... Il s'endormit, l'image de la jolie chatte dans la tête.

Pelage d'Or se vexa sous les mots de son chef, il ajouta avant de sortir de la tanière, la gorge serré :
"J'ai mis le clan en danger ? Laisse moi rire... Ce bipède allait mourir, je savais ce que je faisais ! J'avais confiance en lui et ses parents ! Tu ne sais pas comment ils étaient ! C'est comme si on ne devait plus faire confiance à personne alors. Sache que pendant ces trois jours où j'ai attendu votre secours, ils m'ont donné tout l'amour que je n'ai jamais eu avec ma mère, je dirais même, autant que le clan m'en a donné. Alors ne devrais-je pas faire confiance à ces gens ? Cela remettrais en cause ma confiance pour le clan. Mais, puisque tu l'as décidé ainsi, je m'en fiche, accompagné ou non, comme si j'allais retourné là bas, ils n'y sont plus de toute façon..."
Il regarda son chef s'installait, l'avait-il au moins écouté ? Il sortit de l'entre de son chef, épuisé par les événements.

Etoile de Velours se redressa sur sa litière, et entra dans une colère noire :
"Comment oses-tu me parler ainsi ?!! J'aurai pu faire pire comme punition, t'en rends-tu seulement comptes ?!"
Il s'était approché du félin, les pupilles étrécirent à deux fentes noire brillantes de colère, et continua, venimeux :
"Puisque c'était si bien là-bas, pourquoi ne pas y retourner ? Y... vivre ! Le petit n'est plus là, mais les parents sont gentils, non ?"
Il lui sourit, profondément touché par la trahison qui lui fendait le cœur, et murmura, les yeux fixant ceux du chat :
"Tu ne viendras pas à la prochaine assemblée. J'espère que tu reviendras celui que tu étais, sinon... je serais contraint de changer de lieutenant."
Il le regarda, étrangement calme, doux. La rage revint, et il cracha :
"Sors ! Sors immédiatement !!"
Le félin repartit, la queue basse, n'entendant plus rien, enfermé dans son esprit où la tempête avait laissé place au cahot. Regard d’Émeraude, elle, l'aurait compris... Il venait de perdre un frère, et de gagner un chat en qui, il le doutait, n'aurait plus jamais confiance...
...Mais qui sait ?...

Pelage d'Or baissa ses oreilles et tourna un peu la tête pour regardé son chef, il l'écouta tranquillement puis ajouta, le regard pleins d'émotions :
"Je reste ici, parce que je suis le lieutenant et parce que je tiens au clan. ... Celui que j'étais, dites-vous ? ...Vous aussi vous avez un peu changé... Avez-vous essayé de me compren-"
Le lieutenant, craignant que cette discutions ne dure et ne finisse mal, termina, baissant la queue :
"Je suis désolé d'avoir causé des ennuis au clan."
Le chat couleur dorée, plongea ses yeux verts dans ceux de son chef, il avait envie de le secouer, lui faire comprendre tout ce qu'il avait ressentis, en même temps envie de le taper mais aussi de lui lécher l'oreille. Puis il lâcha un soupir, se retourna et sortit pour de bon pensant que plus jamais cela ne pourrai redevenir comme avant, sauf si le lieutenant faisait semblant. Parce que maintenant, il savait s'imposer, il se demandait presque que si il pouvait encore rester au camp... Il leva les yeux aux ciels et pensa : Il faut que je me change les idées mais, vu que je suis sous surveillance, je ne serais pas seul, quel chance ! ironique, il lâcha un soupir et donna un dernier regard à son chef, qu'il appellerait sans doute désormais seulement comme cela et que le tutoiement n'était plus possible non plus avec son ancien ami.

Le chat crème était assit sur son nid de mousse, les yeux perdus dans le vague.
Mais qu'ai-je fais ?
Le félin si gentil lui manquait déjà... Il renifla, encore étonné de sa propre colère et se promit de ne plus s'énerver ainsi, sauf s'il n'avait pas le choix. Après tout, peut-être aurait-il fait pareil ? Peut-être serait-il resté aider le petit bipède ?
Non. Je sais que ce n'aurai pas été mon choix. Je l'aurai regardé quelques instants, me serai enfuit dans les bois, aurai averti le camp de ne pas s'approcher de cet endroit et aurai continué comme si de rien n'était. Mais Pelage d'Or est peut-être plus sensible... Plus..
Il chassa ces idées de la tête et s'endormi après avoir longuement attendu le sommeil...

Les rayons du soleil caressèrent la joue du chat. Il gémit, à moitié réveillé, et ouvrit les yeux. Il était dans la forêt; le soleil se levait et les oiseaux chantaient. Il se promena quelques instants dans ce coin tranquille quand il entendit un cri; un cri de joie ! Il s'approcha du jardin et l'aperçut : un chat au pelage doré courait dans l'herbe, miaulait, heureux avec... un bipède. Puis sa vue se brouilla, il voyait toujours les mêmes personnes, toujours gaies... Encore une fois il frémit, et une autre scène apparut à ses yeux : il se voyait ! Lui, et Regard d’Émeraude, par la fenêtre de la pièce. Pelage d'Or lui aussi les -nous- avait vu. Il regardait le bipède, la forêt; le bipède, la forêt... Etoile de Velours sentit la compassion l'envahir. Qu'aurait-il fait à sa place ? Puis le félin doré bondit, et se dirigea vers la sortie.
Le meneur avait sentit les sentiments de son lieutenant, il avait sentit sa joie, sa peine, son bonheur de partager une vie, l'hésitation, les remords, les regrets...
Le félin couleur crème ferma les yeux et se réveilla en sursaut sur sa litière.

Il s'étira longuement, lécha son poitrail et son dos, puis se leva. Il avait décidé de partir en patrouille avec Pelage d'Or, voir ce qu'il pouvait faire pour se faire un peu pardonner...
Ce ne sont pas là les devoirs principaux d'un chef, mais l'amitié est importante !
Il sortit de son antre, déterminé.

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